Intervenants : Flora Bastiani, Benoît Chantre, Hugues Choplin, Cristian Ciocan, François Coppens, Pascal Delhom, Corinne Enaudeau, Arnaud François, Miguel Garcia Baro, Christian Godin, Georges Hansel, Joëlle Hansel, Eric Hoppenot, Malgorzata Kowalska, Robert Legros , Marie-Anne Lescourret, Nicolas Monseu, Yasuhiko Murakami, Michel Olivier, Jean-François Rey, Jean-Michel Salanskis, Jan Sokol, Jacques Taminiaux.
Lieu :
45, rue La Bruyère, Paris 9è, M° Saint-Georges, Trinité, Liège ou Blanche.

Organisation :
Société Internationale de Recherches Emmanuel Levinas (SIREL) :  Eric Hoppenot, Michel Olivier.
En partenariat avec :
l’Alliance Israélite Universelle, la Société Intermèdes, Philosophie Magazine.
Contact
: totalinf50@gmail.com
For announcement in english :Totality and Infinity, a Work of Ruptures

Dans Ethique et Infini, Levinas rend hommage à Rosenzweig, précisant que c’est dans cette philosophie « que j’ai rencontré pour la première fois une critique radicale de la totalité. ». C’est chez Rosenzweig, ajoute-t-il, qu’il va découvrir  « une ouverture d’une toute autre voie dans la recherche du sensé. ». Cette rupture initiale, celle dont tout découle, consiste à donner à l’éthique, définie à partir de la relation à autrui et non plus comme recherche de perfection, le statut de « philosophie première », rompant ainsi avec la tradition qui depuis Aristote attribuait ce titre à la métaphysique générale et plus spécialement à l’ontologie. Cela conduit d’abord Levinas à préciser ce qu’il retient et par où il se démarque des penseurs qui l’ont précédé, Platon, Aristote, Plotin, Descartes, Leibnitz, Spinoza, Kant, Bergson, Hegel, Husserl, Heidegger, Buber, pour ne citer que les plus importants présents dans Totalité et Infini. Quittons la philosophie pure. Conséquence de son geste initial, Levinas est amené à rejeter toute forme de théologie se présentant comme dogme, comme mystique ou même comme connaissance ou recherche de connaissance sur Dieu. Les énoncés théologiques n’ont désormais de sens que relativement aux relations interhumaines. La pensée des Droits de l’homme ne se fonde plus sur l’idée d’une nature commune aux êtres humains, nature à respecter et dont il faudrait garantir l’épanouissement, mais sur « les droits de l’autre homme », sans référence à un concept commun englobant le moi et autrui. L’essence profonde du langage ne réside pas dans l’échange d’informations ni même dans sa dimension dialogale où disparaît la dissymétrie de la relation à autrui, autrui qui est un vous bien plutôt qu’un tu. Ce ne sont là que quelques exemples de ruptures, conséquences de ce que l’on peut bien appeler la « révélation  du  visage » d’autrui, pour reprendre les termes de Levinas. En réalité c’est l’ensemble des notions qui décrivent l’humain qui voient leur signification et leurs relations transformées et notamment la politique, la science, la technique, l’enseignement, l’amour.

 Ce colloque, consacré à Totalité et Infini, marque le cinquantenaire de sa publication. Au-delà de l’hommage, l’enjeu de cette manifestation est d’inviter les intervenants à interroger les différentes ruptures que cette œuvre impose.