Société Internationale de Recherche Emmanuel Levinas

« Un Siècle avec Levinas : Inauguration de la Place Emmanuel Levinas à Paris 5e »

Tout au long de l’année 2006, l’ACCEL a coordonné le programme international « Un Siècle avec Levinas » célébrant le centenaire de la naissance du philosophe EMMANUEL LEVINAS, le 12 janvier 1906 (30 décembre 1905 selon le calendrier en vigueur dans l’Empire Russe) à Kaunas (Lituanie). Ce programme, sur le point de s’achever, a comporté vingt-cinq événements dans treize pays. Dès la première session de son comité de programmation en avril 2004, l’ACCEL avait exprimé le souhait que le nom du philosophe soit affecté à une place ou à une rue de la capitale. L’ACCEL tient à remercier Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, Monsieur Jean Tiberi, Maire du 5e arrondissement, Madame Lyne Cohen-Solal, Adjointe au Maire de Paris ainsi que le Conseil de Paris pour leur décision d’attribuer le nom d’Emmanuel Levinas à une place à proximité de la Sorbonne et de l’École Normale Supérieure. La cérémonie d’inauguration de la « Place Emmanuel LEVINAS, 1905-1995, Philosophe » présidée par Madame Lyne COHEN-SOLAL, Adjointe au Maire de Paris, au nom de Bertrand DELANOË, Maire de Paris, se tiendra le mercredi 20 décembre 2006 à 11h15. Rendez-vous à l’angle des rues de l’Estrapade, Thouin et de Blainville.

Cliquez ici pour voir le Discours prononcé par Madame Lyne Cohen-Solal

Discours prononcé par Marie-Anne Lescourret, secrétaire générale de l’ACCEL, auteur de la biographie Emmanuel Levinas disponible également en édition de poche :

Cette année du centenaire a été, en grande partie grâce au travail de l’ACCEL, dans les universités et centres de recherche, en France et à l’étranger, du Canada à la Chine, d’Israël en Europe centrale, l’année Levinas.

Il en est ressorti, au-delà de l’îlot d’éthique qu’il représentait jusqu’alors dans le paysage philosophique français, un autre Levinas, dans toute l’ampleur et la profondeur de sa réflexion, dont les dimensions politiques, esthétique, linguistiques, historiques, sont encore à développer, encore à venir.

Durant toutes ces entreprises et ces manifestations, je n’ai cessé de penser à la modestie du philosophe, à sa discrétion, à l’étonnement qu’il aurait ressenti devant l’importance de l’hommage rendu à sa pensée, à son œuvre, Dont il était bien loin d’envisager qu’elle avait trouvé un tel écho, une telle résonance chez les étudiants philosophes du monde entier.

C’est pourquoi lorsque cet hommage supplémentaire lui est rendu sous la forme d’un lieu qui porte son nom, Je me réjouis que ce lieu soit une place, point trop grande, un espace de passage certes, mais aussi de recueillement, de méditation ; un lieu où l’on s’arrête, où l’on dépose le poids des contraintes du jour, où l’on s’abandonne à la fatigue, la fatigue « créatrice d’idéaux », parce qu’elle substitue à l’action dispersée la réflexion essentielle et pérenne, comme la décrit cet autre philosophe du XXe siècle, plus jeune, Jean-Louis Chrétien.

La fatigue de Levinas, l’épreuve d’une vie qui a connu presque un siècle et ses drames les plus horribles, la fin d’un monde et l’extermination du peuple juif, lui a suggéré cette idée, cet idéal, que nous pouvons tous entendre, même non philosophes, avec lequel nous pouvons tous être d’accord :

La conviction qu’il n’y a d’humanité que dans l’ouverture à l’autre, d’identité proprement humaine que transie de l’appel de l’étranger. C’est cette idée que cette place honore et inscrit dans l’espace approprié du Quartier Latin, quartier du savoir et de la jeunesse.

Ce dont, au nom de tous ceux qui aiment et servent la pensée d’Emmanuel Levinas, je remercie la Mairie de Paris et la Mairie du Ve arrondissement.

Marie-Anne Lescourret

Marie-Anne Lescourret prononcant son discours
© Avec l'aimable autorisation de Martine Chessel-Hoppenot.

Isy Morgensztern, David Hansel, Silvana Barash
© Avec l'aimable autorisation de Martine Chessel-Hoppenot.